Par The Cradle
(Photo credit: Mohammed Saber/EPA via Shutterstock)
Le mouvement de résistance demande la mise en place d'un corridor humanitaire afin de permettre aux camions d'aide humanitaire d'entrer à Gaza pour soulager la famine provoquée par Israël.
Un haut responsable du Hamas a condamné la décision prise le 25 juillet par Israël d'autoriser les pays étrangers à reprendre les largages d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, qualifiant cette mesure de "coup médiatique" sans effet sur la famine qui s'aggrave.
"La bande de Gaza n'a pas besoin de voltigeurs", a déclaré Ismaïl al-Thawabta, directeur du bureau des médias du gouvernement de Gaza, dans une déclaration à l'agence de presse Reuters."Gaza a besoin d'un couloir humanitaire permanent et d'un flux régulier de camions d'aide humanitaire pour sauver ses habitants assiégés et affamés", a-t-il ajouté.
Ces commentaires font suite à la déclaration par la radio de l'armée israélienne, d'un responsable militaire affirmant qu'Israël allait autoriser les gouvernements étrangers à parachuter de l'aide à Gaza. L'armée israélienne n'a pas répondu aux demandes de précisions.
Elle fait suite aux tentatives précédentes des États-Unis et d'Israël, en 2024, d'utiliser des largages aériens et un port maritime temporaire pour acheminer l'aide, des plans largement critiqués comme inefficaces et purement symboliques.
À l'époque, le rapporteur spécial de l'ONU, Michael Fakhri, avait qualifié ces largages aériens d' "absurdes" et de "cyniques", avertissant qu'ils ne contribueraient pas à endiguer la famine, tout en créant le chaos alors que des civils désespérés se bousculaient pour récupérer quelques vivres.
En mars 2024, au moins cinq Palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés lorsque, dans le nord de Gaza, une palette de fournitures larguée par avion est tombée sur un groupe de civils alors que son parachute ne s'est pas ouvert correctement.
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Les largages aériens et le port maritime ont servi de prétexte pour démanteler et remplacer l'UNRWA, le principal fournisseur d'aide à Gaza, sous le coup d'un embargo et de bombardements israéliens.
Malgré les opérations d'aide internationale, la situation humanitaire dans cette région n'a cessé de se détériorer depuis qu'Israël a lancé sa campagne militaire en octobre 2023.
Les bombardements et le blocus total ont paralysé les infrastructures, désorganisé les chaînes d'approvisionnement et déclenché une crise alimentaire qui touche désormais presque tous les habitants du territoire, selon les experts de la santé.
Le 24 juillet, le New York Times a rapporté que la famine se propage très rapidement. "À Gaza, personne n'est épargné par la famine, pas même moi", a déclaré le Dr Ahmed al-Farra, chef du service pédiatrique de l'hôpital Nasser de Khan Younes.
Il a décrit comment des enfants sans antécédents médicaux meurent de faim, comme Siwar Barbaq, une fillette de 11 mois qui ne pesait que quatre kilos, soit moins de la moitié du poids normal pour son âge.
Cette semaine, le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que Gaza est confrontée à un "niveau de désespoir inédit et stupéfiant", un tiers de la population étant privé de nourriture depuis plusieurs jours. Les médecins et les organisations humanitaires font état d'une augmentation des décès dus à la malnutrition, en particulier chez les enfants.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, neuf personnes sont mortes de faim ces dernières 24 heures, portant à 122 le nombre de morts de faim et de malnutrition dans la bande de Gaza, dont 83 enfants.
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Des experts des Droits de l'Homme, dont des responsables de la Cour pénale internationale (CPI), accusent les dirigeants israéliens, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu, de recourir délibérément à la famine comme arme de guerre pour mettre en œuvre une stratégie plus générale visant à déplacer de force les 2,1 millions d'habitants de Gaza et à établir dans l'enclave des colonies israéliennes.
The Cradle, 25 juillet 2025